Collection Daniel Couturier
Le début d’une collection idéale
C’est en décembre 1998 qu’un couple est rentré dans ma galerie l’Atelier, à Angers. L’épouse, d’un ton passablement agacé, s’oppose à l’achat d’une toile remarquée par son mari : « C’est point utile une toile ! » dit-elle. J’ai pensé qu’une réponse s’imposait : « Vous voulez une toile utile madame, alors donnez-moi votre adresse, dans six mois je vous organise une exposition de paravents. »
C’est donc à ma demande que douze amis artistes réalisèrent chacun un paravent. Cette première exposition eut un grand retentissement : la dernière exposition du genre – d’une dizaine d’oeuvres à Paris – datait de 1950. L’objet lui-même fascinait le public qui retrouvait dans ses formes le souvenir lointain et nostalgique d’une société perdue mais aussi la modernité d’expression des artistes contemporains confrontés à une autre surface que celle de la toile.
Daniel Couturier
Exposée depuis plus de vingt ans en France, en Belgique, en Allemagne ou encore au Maroc, cette collection reste encore aujourd’hui unique au monde et toujours fascinante. On notera l’éclectisme dans les thèmes abordés et les techniques employées au gré de cette collection exceptionnelle, du Breton Daniel Girault à Franco Costa, autrefois ami de Matisse, Picasso et Le Corbusier, en passant par le peintre, sculpteur et dessinateur Lahousseine Maouhoub, ou encore Claude Maillard.
Le paravent qui « pare du vent », « modifie les volumes », « décore » et « cache la misère », retrouve une nouvelle jeunesse.