Distinctions

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Madame Audrey Azoulay Ministre de la Culture et de la Communication, PASO plasticien, remise des insignes
Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres Strasbourg, le 23 septembre 2016

Médaille d'honneur à Drusenheim

Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres

Discours de Madame Audrey AZOULAY, Ministre de la Culture et de la Communication lors de la remise des insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres à PASO le 23 septembre 2016 dans les salons de l’Aubette 1928, Place Kléber à STRASBOURG

Cher PASO,

Vous avez dès votre plus jeune âge consenti votre passion pour l’art et c’est cette conviction qui vous amène à 14 ans à intégrer l’école des arts décoratifs de Strasbourg.

Et même si vous choisissez ensuite d’autres voies, les arts appliqués et les expériences dans la photographie, les films l’édition et la publicité, vous reviendrez ensuite à votre première passion, la peinture. Au tournant de la cinquantaine comme Umberto Eco qui s’est lui lancé dans son premier roman à cet âge, « Le nom de la rose », vous choisissez de vous consacrer uniquement à la peinture. Vous dites de la peinture,  je vous cite :

« L’Homme est mon sujet préféré, je prends son image et en retour je lui donne l’image que je me fais de lui ».

Vous me permettrez de citer ici les mots de Jean-François Millet, peintre de l’Ecole de Barbizon dans un style bien différent du vôtre du point de vue artistique mais qui écrivait un jour : «Je vous avouerai au risque de passer pour encore plus socialiste que c’est le côté humain franchement humain qui me touche le plus en art… ».

C’est à ce même moment où vous vous tournez corps et âme vers la création que vous choisirez de signer vos œuvres du nom de PASO. 

Vous vous attaquez à la toile dites-vous pour la détruire, la maculer de peinture. Votre rituel commence alors que vous tournez autour de la toile maintenant dans la pénombre pour mieux dissocier l’œil et la main et trouver cette créativité qui est en vous.

Vous ne donnez pas d’intitulé à vos toiles pour ne pas influencer le regard du public.

La qualité d’une œuvre ne se mesure certainement pas à son succès mais la diffusion des  vôtres  dans le monde entier témoigne assurément de votre capacité à toucher l’autre dans une humanité la plus profonde et la plus universelle.

De l’Europe aux Etats-Unis, en passant par Moscou ou Hong Kong, vos œuvres feront fi des frontières et des nationalités.

Mais dans le même temps, c’est à votre lieu de naissance da la ville de Drusenheim que vous choisirez de donner 700 œuvres en 2012 qui trouverons un magnifique écrin dans ce musée qui porte votre nom.

Je veux saluer votre volonté de donner à voir mais aussi transmettre aux générations futures. Je sais que celles et ceux qui fréquentent et fréquenteront la Haute Ecole des Arts du Rhin apprécient et apprécieront particulièrement cette opportunité qui leur est offerte de rencontrer une œuvre riche, documentée et particulièrement bien répertoriée.

A ceux qui accusent l’art contemporain d’être un art de l’entre-soi, vous apportez la plus cinglante des réponses et le plus beau des démentis. Votre talent n’a d’égal que votre générosité et je suis particulièrement heureuse de pouvoir aujourd’hui vous remettre ces insignes de la République.